Sur les traces de Raphaël
Enrico Dal Buono
Cet été, une Ferrari F8 Spider a rendu hommage à l’un des plus grands peintres de l’histoire en suivant ses traces artistiques en Italie centrale
Cette année marque le cinq centième anniversaire de la mort de Raffaello Sanzio, plus connu sous le nom de Raphaël, l’un des plus grands peintres de tous les temps. Aujourd’hui, rouler à travers l’Italie centrale donne l’impression d’être au cœur de l’un de ses tableaux de la Renaissance.
De douces collines, des champs de tournesols ondoyant lentement, des patchworks de blé jaune enveloppant des crêtes vertes. C’est un décor très similaire qui a servi de toile de fond à La création d’Ève, œuvre dans laquelle Dieu ôte délicatement une côte d’Adam pour créer Ève.
Cette première œuvre a été peinte en 1500-1502, en même temps que la Trinité avec les saints Sébastien et Roch pour l’église de la Santissima Trinità de Città di Castello en Ombrie, où elle est encore conservée au musée d’art de la ville.
Raphaël est né en 1483 à Urbino, une ville située dans la région des Marches. Il devint magister (maître peintre) à Città di Castello, était fasciné par les œuvres de Léonard de Vinci à Florence et meurt tragiquement à Rome, à l’âge de trente-sept ans. Le maniérisme puisera sa source d’inspiration dans les thèmes michélangelesques abordés par Raphaël.
Sillonner aujourd’hui à bord d’une Ferrari F8 Spider les paysages des Marches et de l’Ombrie ayant inspiré l’artiste, c’est pénétrer dans l’une des œuvres du maître de la Renaissance.
Le mode Wet, ou Sport, avec l’option supplémentaire Bumpy Road, sont les plus utilisés pour monter et descendre le relief difficile d’Italie centrale.
Patrimoine mondial de l’UNESCO, Urbino fut le berceau de la Renaissance dite « mathématique » qui harmonisa l’astronomie, l’art et l’urbanisme.
Son palais ducal accueille La Muta de Raphaël, le portrait d’une femme noble dont l’expression mélancolique et les doigts parés de bijoux rappellent La Joconde de Léonard de Vinci. Parmi les différentes œuvres figure également la Vierge à l’enfant, une fresque que Raphaël réalisa alors qu’il n’avait que quinze ans.
On retrouve cette alliance du sacré et du profane dans la ville de Città di Castello où le Palazzo Vitelli alla Cannoniera, siège du musée d’art, accueillera l’exposition « Le jeune Raphaël à Città di Castello et sa vision » en février prochain.
Entre Urbino et Città di Castello, situées à une bonne heure de route l’une de l’autre, on traverse des tunnels creusés dans l’ancienne Via Flaminia romaine (datant de 220 av. J.-C.), dont les roches calcaires ont été représentées par Raphaël.
La route, qui ondule comme un serpent, est une invitation irrésistible à jouer avec l’accélérateur à chaque virage : sa réponse immédiate donne l’impression de conduire presque par la force de la pensée.
En entrant en Ombrie, les forêts se font plus denses, les crêtes des collines sauvages sont bercées par la teinte bleutée d’une atmosphère éthérée. Pour peindre de tels paysages, Raphaël a utilisé la technique de la perspective atmosphérique, inventée par Léonard de Vinci.
Alors que les paysages d’antan défilent, la symphonie du moteur V8 souligne la contemporanéité du voyage. Le moteur a été cartographié pour créer un son unique et canalisé pour arriver puissamment entre les sièges, comme une présence physique prête à sublimer la balade.
En longeant le Tibre en direction de Pérouse, on remonte le temps jusqu’en 1501, lorsque Raphaël commence à travailler dans le chef-lieu de l’Ombrie où son coup de pinceau sera très prisé par l’aristocratie locale. Il créa la Madone Conestabile ainsi que cinq retables et la Deposizione Baglioni pour l’église de San Francesco à Prato qu’il compléta lors de son arrivée à Florence en 1507.
À Pérouse, la grande fresque intitulée La Trinité, réalisée pour la chapelle de San Severo dans ce qui reste du couvent des Camaldules, y est encore conservée aujourd’hui.
Cet héritage somptueux mérite incontestablement toutes les commémorations du 500° anniversaire de la mort de Raphaël cette année. Sans oublier cette magnifique balade !