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Ferrari remporte le Championnat du monde Pilotes et Constructeurs

31 dicembre 2019

La saison de Formule 1 2000 a vu une Ferrari acharnée, consciente de l'atout ultra-compétitif qu'elle avait dans son jeu. Aux côtés du pilote allemand, le Brésilien Rubens Barrichello remplace Eddie Irvine, parti chez Jaguar.

Le départ est écrasant : Schumacher remporte les trois premières courses de la saison. McLaren réagit en s'imposant en Grande-Bretagne et en Espagne, mais Ferrari sort triomphante des Grands Prix d'Europe et du Canada. L'avantage au classement est considérable : Schumacher mène avec 56 points, Coulthard est à 34 et Häkkinen à 32.

Le calendrier prévoit un mois de juillet très intense avec les Grands Prix de France, d'Autriche et d'Allemagne. C'est un mois où la malchance ne quitte pas Schumacher : à Magny-Cours, Michael est en tête de la course jusqu'au deux tiers du parcours avant que le moteur V10 de sa F1-2000 ne l'abandonne. La situation empire en Autriche et en Allemagne. À l'A1 Ring, percuté au feu vert par la BAR de Ricardo Zonta, il fait un tête-à-queue qui le propulse sur la trajectoire de la Jordan de Jarno Trulli qui ne peut pas l'éviter ; en Allemagne, cela sera au tour de la Benetton de Giancarlo Fisichella de le prendre pour cible. Trois courses, zéro point. Coulthard et Häkkinen sont désormais à deux points d'écart du ferrariste. Barrichello maintient à flot la Scuderia : à Hockenheim, après avoir pris le départ à la 18e position, il remporte sa première victoire en Formule 1 en décidant de garder ses pneus pour piste sèche malgré la pluie qui s'abat sur la moitié des sept kilomètres que mesure le circuit.

Häkkinen est vainqueur à l’Hungaroring devant Michael et le dépasse de deux points au classement. La course suivante se dispute à Spa-Francorchamps. Le Finlandais domine les qualifications. Au feu vert, il prendra le commandement de la course sur un circuit qui sèche entre-temps. Häkkinen fait un tête-à-queue au 13e tour après avoir roulé sur une bande blanche encore humide : Schumacher en profite pour reprendre la tête de la course. C'est à ce moment que le pilote de la McLaren se lance dans une remontée enragée qui le ramène, à huit tours de la fin, dans le sillage de Ferrari.

Häkkinen tente d'attaquer une fois, deux fois, mais Schumacher résiste, aidé par la vitesse de pointe de la Ferrari. Au 40e passage, les deux se trouvent derrière la BAR de Zonta à doubler : Schumacher choisit la trajectoire la plus rapide au bout de la ligne droite du Kemmel et attaque à l'extérieur. Häkkinen tente cependant le tout pour le tout et se lance du côté opposé. Zonta voit un éclair rouge filer à toute vitesse à sa gauche et une flèche argentée l'effleurer à sa droite. Häkkinen accomplit là le plus beau dépassement de sa carrière et franchit en premier la ligne d'arrivée, avec 6 points d'avance au classement.

 

À Monza, le pilote McLaren pourrait conclure l'affaire. Obligée de faire un bon résultat, Ferrari est immanquablement au rendez-vous. Schumacher obtient la pole position, la victoire et le meilleur tour dans une triste course, endeuillée par le décès d'un pompier de la CEA, Paolo Gislimberti, frappé à la tête par une roue de la Jordan de Heinz-Harald Frentzen. Pour Michael, c'est le 41e succès de sa carrière, très ému de découvrir qu'il a égalé le record d'Ayrton Senna. Le championnat du Monde est encore ouvert : deux points séparent le ferrariste du double champion du monde de la McLaren.

Le premier Grand Prix des États-Unis sur le nouveau circuit construit dans le bassin d'Indianapolis a relancé de plus belle les espoirs de Ferrari. La Scuderia signe un doublé et le retrait de Häkkinen propulse Schumacher à +8. Le 8 octobre au Japon, Michael est en pole, mais au feu vert, il se fait dépasser par Häkkinen. Il faut se rattraper grâce à la stratégie, car il est presque impossible de doubler en piste. Au premier ravitaillement, Ross Brawn fait embarquer plus de carburant à bord de la voiture : ainsi, lors du second arrêt, Schumacher aura le champ libre trois tours durant.

La McLaren rentre et Michael accélère à un rythme effréné. Quand la Ferrari sort des stands après le ravitaillement, Häkkinen réapparaît sur la ligne droite : c'est gagné ! Les tifosi du monde entier vivent les 13 derniers tours le cœur serré. Il est 6 h 59 en Italie : la traversée du désert, qui aura duré 21 ans après la victoire de Jody Scheckter en 1979, prend fin. À Maranello, les cloches sonnent et la foule est en liesse dans les rues : malgré l'aube, c'est l'heure de pointe autour du siège de la Scuderia. Deux semaines plus tard, en Malaisie, Schumacher et Barrichello, premier et troisième, offrent à Ferrari le titre Constructeurs.